• Appel des services de renseignements Français : Augmentation de la radicalisation islamiste

    Réunis au mois de juin dernier à l’occasion des cinquièmes rencontres parlementaires de la sécurité nationale, l’ensemble des services de renseignement français était à l’unisson pour dresser le portrait de la profession.
    La permanence du renseignement est probablement celui qui revient le plus souvent. « Aujourd’hui nous ne l’avons pas. Nous disposons au mieux qu’une bonne répétitivité. Mais cela s’améliorera avec les drones », explique ainsi le représentant de la Direction du Renseignement Militaire. Ce en quoi il est rejoint par Rémi Maréchaux, directeur de la stratégie à la Direction Générale de la Sécurité Extérieure : « Nous avons également besoin d’assurer la permanence du renseignement, notamment pour mener des opérations d’entraves ».
    Les capacités de coopération entre les services et de corrélation du renseignement sont également une attente forte.
    Même discours aux douanes, où Jean Paul Garcia, directeur national du renseignement et des enquêtes douanières va plus loin : « Il est impératif de mutualiser les ressources, de partager l’information et de reconnaître les compétences de chacun. Un exemple : l’explosion du trafic de tabac à narguilé observé par les services des douanes est souvent en lien avec des personnes d’intérêt pour d’autres services, parce qu’elles sont impliquées dans d’autres activités ».
    La difficulté réside bien sûr non seulement dans l’identification de la bonne information au bon moment, mais aussi dans le processus qui lui permettra d’atteindre la bonne personne ou le bon service, celui qui saura la valoriser au mieux. « C’est toute la difficulté aujourd’hui : partir du renseignement de terrain, par exemple via la Gendarmerie, et le remonter jusqu’au sommet », explique Patrick Calvar, directeur central du renseignement intérieur.
    « Le défi est désormais dans l’identification des signaux faibles, et donc la corrélation. Pour cela, le système d’information est la clé. Quant à la diffusion du renseignement, nous venons de mettre en place une cellule d’analyse stratégique pour faire remonter plus rapidement l’information », précise Albert Allo, directeur adjoint du service de traitement du renseignement et action contre les circuits financiers.
    « En Syrie, les opposants utilisent énormément internet, essentiellement pour repérer leurs cibles. Et nous avons saisi plus d’une centaine d’ordinateurs au Mali, dans des caches d’armes. Ils les utilisent notamment pour accéder ou échanger des informations sur les technologies de fabrication d’explosifs », confirme le représentant de la DRM.
    Pourtant les services ne peuvent pas faire l’impasse : ils doivent évidemment être présents sur les réseaux. Et désormais en particulier pour faire face au phénomène d’auto radicalisation sur internet.
    « Nous travaillons beaucoup sur l’islamophère et ses islamonautes. Le sujet prend de l’importance : la dernière édition du magazine Inspire (propagande d’Al-Qaïda) s’est téléchargée à cent mille exemplaires sur internet. Cependant si nous partons effectivement du réseau, nous corrélons ensuite avec d’autres informations, comme des préparations de voyages, des appels à l’étranger, des discours publics. Car internet seul ne suffit pas à traiter la question », précise Rémi Maréchaux de la DGSE.

    C’est d’ailleurs devenu l’un des axes de travail majeur de la direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD). « Notre focus aujourd’hui est devenu la lutte contre le terrorisme islamiste. Nous constatons une augmentation de la radicalisation parmi les militaires français, notamment après l’affaire Merah », reconnaît le Colonel Pascal Rolez, adjoint au sous-directeur contre-ingérence de la DPSD. Changements vestimentaire, de dialectique, arrêts maladie trop fréquents, voyages, vol de matériel : autant de marqueurs que la DPSD observe avec attention afin d’identifier au plus tôt les tentations radicales au sein des forces françaises. Et la crainte n’est pas fantasmée : « Nous intervenons régulièrement en assistance de la DCRI lors d’opérations contre les cellules terroristes car trop souvent hélas dans ces cellules, ou autour d’elles, l’on trouve des militaires français », avoue le Colonel Rolez.
    Autre sujet majeur de préoccupation de nos services de renseignement, la situation en Syrie. Et en particulier les départs au front de « combattants de la liberté » de nationalité française. Patrick Calvar (DCRI) ne mâche pas ses mots : « C’est une catastrophe. L’ampleur de ces départs est sans précédents : les volumes sont tels qu’on ne peut plus les traiter individuellement à leur retour. En outre beaucoup de ces départs ne nous sont pas connus, et pourtant la dangerosité de ces individus est avérée à leur retour. Beaucoup doivent notamment faire face à des syndromes post traumatique (bien entendu sans pouvoir bénéficier d’assistance spécialisée). Qui plus est nous n’avons aucun soutien juridique pour agir car la qualification d’association de malfaiteurs ne peut être retenue : les groupes qu’ils rejoignent ne sont pas qualifiés de terroristes par la communauté internationale », explique le DCRI. Pour juger de l’ampleur du problème : il y aurait eu en un an plus de départs pour la Syrie que toutes les zones de conflits confondus jusqu’à présent.
    A l’issue de ce débat l’on comprend mieux l’appel de nos services de renseignement pour une meilleure coopération. Ils sont désormais forcés d’opérer dans un contexte aux lignes floues. Où un militaire français peut aussi être un sympathisant islamiste en puissance, où un internaute inconnu peut devenir en l’espace de quelques semaines un fanatique prêt à donner sa vie, et où leurs adversaires sont non seulement largement fondus dans la population mais disposent également d’équipements de communication et de chiffrements performants.


    Patrice JOLY
    Responsable Région Languedoc-Roussillon
    Secrétaire Départemental Pyrénées-Orientales
    Génération Patriotes


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  • Commentaires

    1
    genpat
    Vendredi 18 Octobre 2013 à 06:58
    Merci pour votre remarque.Nous nous efforcons au mieux pour vous rendre plus agréable la lecture des articles. Bonne journée. Generation Patriotes
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